Chantier archéologique de l'îlot "Cygne" à Saint-Denis

Situé au cœur de la cité médiévale, l’îlot Cygne suscite depuis de nombreuses années un intérêt majeur pour les archéologues. L’absence de menaces sur les vestiges enfouis, lié à un projet d’urbanisme, offre l’opportunité d’engager une fouille programmée guidée par des objectifs scientifiques sans contraintes d’urgence. Après avoir obtenu une autorisation des services de l’Etat et sous leur contrôle scientifique, les archéologues de l’Unité d’archéologie de la ville de Saint-Denis ont entrepris la mise au jour progressive du site. Une première campagne a été engagée en 2009, une deuxième s’est ouverte en juillet 2010 et se prolonge jusqu’en octobre, mêlant archéologues professionnels, étudiants en archéologie et habitants de la ville. La fouille sera reconduite durant plusieurs années afin d’étudier l’intégralité des vestiges enfouis. Le potentiel archéologique de cette parcelle est connu grâce aux fouilles préventives et observations menées à proximité, notamment en 1992 à l’emplacement du Centre municipal de santé. Préservés dans le sous-sol, les fossés de l’enceinte qui délimitait et protégeait le bourg, dès 869, vont faire l’objet d’une étude approfondie. Après leur abandon, à partir de la fin du XI^e siècle, ils sont utilisés comme véritable dépôt d’ordures par les habitants. Ils vont donc livrer des objets archéologiques, mémoire concrète de leur vie quotidienne. Un nouveau tronçon du Croult est également étudié. Ce canal servait à alimenter la ville en eau tout au long du Moyen Age et à l’époque moderne. Sa présence reste encore visible dans le paysage. Grâce à lui, un quartier médiéval s’est développé avec ses artisans : potiers, teinturiers, tanneurs, etc. L’intérêt de l’îlot Cygne ne se limite pas aux vestiges archéologiques enfouis. S’y dressent encore aujourd’hui plusieurs bâtiments témoignant d’une histoire de ville ininterrompue, de l’époque médiévale à l’ère industrielle. Enfin, grâce aux aménagements réalisés par le chantier-école d’insertion en éco-construction d’APIJ-BAT pendant l’hiver, le site peut être vu de près, le travail des archéologues découvert et la fouille mieux comprise vue d’un belvédère.