Il reste des places
Le Mémorial de la Shoah vous propose un cycle de conférences et de projections autour du 27 janvier, à l'occasion du 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz.
Double-rencontre le dimanche 19 janvier, animée par Eduardo Castillo :
14h - Les racines du mal : la rhétorique totalitaire d’Auschwitz à aujourd’hui
Comment s'opèrent les glissements sémantiques dans l’expression quotidienne ? En quoi nos façons de penser et d'agir peuvent-elles être influencées par un langage fasciste ? Le choix des mots n’est pas anodin : les paroles ont toujours précédé la barbarie. Olivier Mannoni, traducteur, spécialiste des textes nazis, l’étudie depuis des années en retraçant de quelle manière la haine peut être institutionnalisée pour convaincre toute une population d’adhérer et de prendre part à un génocide. Pour combattre cette banalisation funeste, il nous donne des clés pour rester éveillé et lucide face à ce danger.
En présence d’Olivier Mannoni, traducteur d'allemand, journaliste et biographe.
16h - Résistance et déportation juive communiste en France
En septembre 1939, le gouvernement Daladier dissout le Parti Communiste Français à la suite de la signature du pacte germano-soviétique. L’activité du parti entre alors en clandestinité. Parmi les membres actifs, certains s’engagent dans la Résistance au fur et à mesure du conflit, notamment au sein de la MOI (Main d’œuvre immigrée). On retrouve parmi eux des Juifs victimes des persécutions antisémites menées par le régime de Vichy et l’occupant nazi. D’origine étrangère pour une grande partie d’entre eux, ils sont souvent très jeunes et constamment traqués. Certains furent fusillés en représailles pour leur engagement, la plupart furent déportés parce que juifs. 80 ans après la Libération d’Auschwitz, que reste-il à découvrir sur eux ?
Nous reviendrons sur plusieurs parcours de déportés emblématiques (Henri Krasucki, Paulette Sarcey, Victor Zigelman, …) aux côtés de nos intervenants.
En présence de Christian Langeois, biographe, Carine Klein Peschanski, Ingénieure de recherche au CNRS et Thomas Fontaine, historien, directeur des projets du Musée de la Résistance Nationale.
Une navette Mémorial de Paris – Drancy est proposée ce jour là :
13 h 00 : départ du Mémorial de la Shoah de Paris (17, rue Geoffroy l’Asnier – 75004 Paris)
17 h 45 : retour pour le Mémorial de la Shoah de Paris
Tarif : gratuit, dans la limite des places disponibles.
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Rencontre le dimanche 26 janvier :
16h15 - Rencontre hommage à Primo Levi, rescapé d’Auschwitz : dire l’indicible
Survivant d’Auschwitz, Primo Levi n’est pas écrivain de profession. Pourtant, ses ouvrages s’inscrivent dans un patrimoine littéraire essentiel pour comprendre les spécificités du monde concentrationnaire et le bouleversement identitaire causé par l’expérience de la déportation raciale. Comment raconter lorsque le langage même est entravé ? Comment décrire, transmettre, et surtout comment peut-on revenir à l’humanité lorsqu’on en a été soustrait ? À travers la littérature, il livre les rouages de cette « gigantesque expérience biologique et sociale » qu’est Auschwitz-Birkenau, mais dresse aussi des passerelles entre un monde d’avant et un monde d’après, sa génération et les suivantes qui devront comprendre, coûte que coûte.
En présence de Béatrice Munaro, Docteure en Littérature générale et comparée.
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Projection le dimanche 2 février :
16h15 - Le procès d’Auschwitz : la fin du silence, de Barbara Necek
France, documentaire, 52 mn, 13 Productions, France Télévisions, Toute l’Histoire, 2017
Le 20 décembre 1963 s’ouvre le procès d’Auschwitz à Francfort. Sur le banc des accusés, des Allemands comme les autres. Leur particularité : tous ont été SS pendant la guerre et ont servi dans un camp nazi installé à côté du village polonais Oświęcim, en allemand « Auschwitz ». Face à eux, près de 360 témoins, dont 211 survivants d’Auschwitz. Dans une Allemagne hostile à la vérité, ils vont confronter pour la première fois le pays avec les crimes de son passé et révéler au monde l’horreur d’Auschwitz.
Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
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Rencontre le dimanche 9 février :
16h - Les discriminations anti-Rroms de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui
« Rroms, Gitans, Tsiganes, gens du voyage, Sinti, etc. » : de nombreux termes sont utilisés mais de qui parle-t-on exactement ? Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs centaines de milliers de Rroms ont été assassinés par les Nazis. En France, ils sont exclus et internés dans des camps sous la catégorie administrative de « nomades » durant une large période du 20e siècle. Aujourd’hui encore, on observe un racisme anti-rrom particulièrement ancré dans les mentalités. Comment l’expliquer ? Nos deux invités reviendront sur les préjugés à lever et l’histoire méconnue de ce peuple.
En présence de Miguel Haler, écrivain et musicien et de Saimir Mile, juriste et Président de l’association La voix des Rroms.
La rencontre sera conclue par quelques morceaux interprétés par Miguel Haler.
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A l'occasion du 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz aura lieu le lundi 27 janvier à partir de 14h, la cérémonie commémorative pour la journée internationale de mémoire de la Shoah et de prévention des crimes contre l’humanité organisée face au monument de Shelomo Selinger. Aucune inscription n'est nécessaire.
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Le Mémorial de la Shoah de Drancy a été créé en 2012 en face de la Cité de la Muette en Seine-Saint-Denis, un ensemble architectural construit dans les années 30, initialement conçu pour y accueillir des logements sociaux. Réquisitionné par l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale avec la complicité du Régime de Vichy, ces bâtiments deviennent en 1941 un camp d’internement pour les juifs de France afin de les exclure du reste de la société.
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