Une autre histoire de la démocratie dans le quartier de Popincourt

« La France n'est point, ne peut pas être une démocratie » déclarait Emmanuel-Joseph Sieyès à la tribune de l’assemblée nationale le 7 septembre 1789. Cette affirmation venant du rédacteur de plusieurs constitutions françaises dont la conception dans l’exercice de la souveraineté est toujours en vigueur peut sembler surprenante. Tandis qu’au XXIème siècle l’occident brandit l’idée qu’il se fait de la « démocratie », un père fondateur du système politique français a choisi d’y substituer le terme de « gouvernement représentatif ». Alors, à quel moment avons-nous commencer à associer ces deux termes qui s’excluaient dans l’esprit de Sieyès et de ses contemporains ?

Répondre à cette question est essentiel mais s’intéresser aux épisodes démocratiques les plus intenses que la France ait connu est le vrai sujet de cette balade-conférence. Entre la mairie du 11ème qui fut le siège du gouvernement de la Commune pendant la semaine sanglante, l’ancienne place du village où se réunissaient les habitants au Moyen-Age pour administrer le commun, l’église Saint-Ambroise qui accueillit l’assemblée d’une des 48 sections de Paris en 1793 ainsi que le club des prolétaires en 1871, le quartier de Popincourt fut le témoin du combat des hommes et des femmes qui s’assemblèrent, inventèrent des formes d’organisation politiques et luttèrent pour se rendre maîtres de leurs vies.

Après une petite heure de déambulation, la conférence continuera dans la sympathique librairie Publico où le guide-conférencier Thomas Stehlin, vidéo-projecteur à l’appui, aura à cœur de continuer à remonter le fil de l’idée démocratique jusqu’à ses origines athéniennes des Vème et IVème siècles avant J.C. L’occasion de comprendre ce qu’entendait Sieyès par « démocratie » ; une référence qu’il laisse aux authentiques révolutionnaires.

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